lundi 1 mai 2006

L'AVEUGLEMENT


L'AVEUGLEMENT

BLINDNESS )

traduit du portugais par Geneviève Leibrich


4è de couv' :
"Un homme, assis au volant de sa voiture, attend devant un feu rouge. Il devient soudain aveugle. C'est le début d'une épidémie qui se propage à une vitesse fulgurante à travers tout le pays. En quarantaine dans un hôpital ou livrés à eux-mêmes dans la ville, privés de tout repère, les hordes d'aveugles devront faire face à ce qui, en l'homme, est le plus primitif : la volonté de survivre à n'importe quel prix. L'amour, la haine, la cruauté, l'indifférence, la peur, autant de passions qui nous aveuglent à partir desquelles José Saramago bâtit une inquiétante allégorie des temps que nous vivons. Guidés par une femme, le seul être qui n'a pas été frappé par la " blancheur lumineuse " et aveuglante, les personnages de ce magnifique et insolite roman connaîtront mille aventures tantôt dramatiques tantôt comiques avant de retrouver l'amour et la solidarité, ces humaines valeurs que, voyant, ils avaient fini par ne plus voir. "

Ce résumé est tellement bien fait que je n'ai pas grand chose à y rajouter. Mon avis perso peut-être: très bon, vraiment très bon ce José Saramago, d'autant plus qu'il s'est mis à l'écriture de roman relativement tard, vers 58 ans, comme quoi, tout est possible...

J'ai trouvé très original sa manière de composer son récit à travers une ponctuation qui n'a rien de très conventionnelle, ça donne vie à son récit d'une manière très appropriée par rapport au contexte de l'histoire. Il y a comme un tourbillon d'événements qui en ressort, de confusion des voix, d'angoisse, d'urgence, on est autant des témoins auditifs et olfactifs qu'oculaires, ça rend l'histoire particulièrement réaliste, on a l'impression d'y être et de partager le malheur de ces gens (que de fois j'ai cru que j'allais y passer moi aussi...).

C'est aussi un très bon analyste de la nature humaine, c'est effrayant et révoltant de voir jusqu'où nous pouvons aller (en même temps on ne peut s'empêcher de comprendre et de plaindre ces malheureux plutôt que de les condamner), mais c'est aussi très réaliste. J'ai beaucoup aimé aussi la crudité avec laquelle il narre certains événements et décrit certains détails (les plus intimes de l'homme - corps et âme), c'est violent et pudique à la fois, sauvage et poétique en même temps (il faut le faire). Bon, et puis il y a l'humour aussi, un soupçon ici qui allège un petit peu la gravité de la situation, un humour nerveux certes, mais bienvenue dans cette fable fantastique qu'on pourrait classer dans le genre "Horreur" sur l'étagère, aux côtés de Stephen King...

Enfin tout ça m'a fait réaliser à quel point on était chanceux d'avoir des yeux qui voient, et que ce serait terrible, terrible vraiment que de perdre la vue.

2 commentaires:

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