dimanche 13 janvier 2013

LA 7è VICTIME


LA 7è VICTIME

traduit du russe par Galia Ackerman et Pierre Lorrain


C'est en fait un autre roman d'Alexandra Marinina que j'avais prévu de lire au départ (il y a un an...), Celui qui sait, qui se présente comme une saga balayant près de 50 ans d'histoire de la Russie depuis les années 60 à nos jours, sous forme de thriller sociologique. Je l'avais repéré car il semblait bien décrire la Russie de notre époque, à travers le quotidien des Russes, et c'est ce qui m'intéressait particulièrement, un plongeon dans des oeuvres russes un peu plus contemporaines que ce que je lis habituellement. 

Et puis récemment, je suis tombée sur ce titre à la bib' et en lisant la première ligne de la première page...

"- Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, chers amis, mais je n'ai jamais supporté les livres de Gogol [...]. Je ne comprends pas ce qu'on peut leur trouver d'intéressant."

... j'ai tout de suite été convaincue que ce livre pourrait me plaire !
En découvrant ensuite que l'auteure était ancien lieutenant-colonel de la milice de Moscou, diplômée de criminologie, j'ai été excitée d'un coup, et je me suis dit qu'il fallait absolument que je lise cette auteure peu ordinaire NOW !

Cette enquête d'Anastasia Kamenskaïa (Nastia pour les intimes) est l'une des dernières parues mais son résumé en 4è de couv' me semblait très prometteur. L'intrigue s'annonçait classique, impliquant un tueur en série, mais le petit plus moins ordinaire est qu'Anastasia est directement menacée d'être une des victimes.

J'ai vraiment beaucoup aimé, entre autres, les personnages, la façon dont se déroule l'intrigue, la narration et ses multiples angles de vue, qui donnent ainsi accès aux états d'âme et au passé de certaines victimes, de l'assassin lui-même, de son entourage, permettant de mieux appréhender son profil psychologique. Le style de l'auteur est simple, vivant, et donne l'impression d'être au coeur de l'action et du récit. J'ai apprécié son humour aussi, léger, et je me suis délectée des passages autour d'Irina, la belle-soeur de Tatiana, la juge.

J'ai adoré avoir l'impression d'être plongée en plein Moscou contemporain, de partager le quotidien des Russes. L'histoire se déroule en octobre 1998, la Russie est en pleine crise financière et l'inflation galopante. L'auteure ne cache rien de la dure réalité des membres de la milice, payés au lance-pierre (quand l'Etat les paie), leur façon de travailler, avec les moyens du bord, le recours aux indics et aux SDF, souvent alcoolos, j'ai rarement senti autant d'empathie pour des policiers ! La cuisine aussi a une place importante, tous ces pâtés m'auront fait saliver !

On n'est pas dans le palpitant, l'enquête suit son cours de façon réaliste, avec ses erreurs de raisonnement et d'aiguillage. C'est un thriller psychologique qui laisse la place à la réflexion sur les éléments de l'enquête, et c'est justement ce que je trouvais captivant. Parallèlement, la vie de chacun suit son cours, donc c'est très riche d'un point de vue sociologique. J'ai vraiment trouvé cet aspect passionnant personnellement.

Le seule bémol est la toute fin dont la morale et les arguments avancés ne m'ont pas trop convaincue mais c'est un détail vite oublié. Ah, et aussi quand même, malgré le déroulement réaliste de l'enquête au départ, sur la fin, les conclusions ont vite été emballées quand même, avec des petits coups du sort chanceux je dirais, des coïncidences un peu trop arrangeantes, mais bon, il fallait bien conclure à un moment.


Enfin, ça fait la x-ième fois que je lis des explications sur les noms russes mais la note des traducteurs ici m'a encore apporté davantage d'éclaircissements, j'ai trouvé ça limite passionnant, et même très utile pour comprendre des passages dans l'évolution de l'enquête !

10 commentaires:

  1. Tiens oui, ça pourrait me plaire, pour continuer à voyager en Russie!

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    1. J'ai vraiment beaucoup aimé cette auteure via ce thriller. Je pense que ce ne sera pas mon dernier roman d'elle, et pourtant je ne suis pas la fan de polar type !
      A bon entendeur... :)

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  2. Je viens de lire quelques romans russes se situant à la même époque (1920) je commençait à me lasser même si certains étaient tout de mêmeintéressantes. Voici donc du plus neuf. Et le contenu est appament intéressant.

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    1. C'est vrai que côté russe, on a tendance à lire les classiques, et on s'aventure un peu moins chez les auteurs contemporains. J'en ai lu assez peu pour ma part, peut-être 3 ou 4 à tout casser, et je n'ai pas repéré beaucoup de recommandations. Du coup Alexandra Marinina est une véritable révélation pour moi ! :D

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  3. Tu vas pas t'exiler en Russie toi aussi ?! trève de plaisanterie, un thriller, c'est fait pour me tenter. Et en plus, je n'ai pas encore d'auteur Russe pour mon challenge autour du monde !

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    1. Oui, je pense qu'il te plaira celui-là. En tout cas, je serais curieuse d'avoir ton avis ! Quant à la Russie, l'exil non , mais c'est aussi un de mes projets de voyage. Pas pour cette année cela dit. 2013, je pense plus à l'Amérique latine, l'Inde, l'Australie ou retourner au Japon !

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  4. Je ne connais pas mais ce livre à l'air bien intéressant.
    Bon weekend.

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    1. Il l'est ! Je n'oublie pas la contrainte de ce mois. Livre lu mais billet à rédiger. J'espère que la prochaine contrainte ne sera pas "un titre avec un chiffre dedans" ! :D
      Bon week-end !

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    2. Pas la prochaine mais ça viendra sûrement. Pourquoi? Ca ne te plait pas? Tu n'aimes pas les chiffres?

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    3. Si si, j'aime les chiffres, mais je disais ça par rapport à ce roman La 7è victime qui aurait complètement fait l'affaire pour une telle contrainte. J'aurais pu alors réserver la publication de ce billet pour le mois prochain.

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