mardi 25 mars 2014

L'APOCALYPSE DES TRAVAILLEURS


L'APOCALYPSE DES TRAVAILLEURS

traduit du portugais par Danielle Shramm

Si j'ai été séduite au début, intriguée et amusée par l'originalité de ce récit dans sa forme, je m'en suis lassée tout de même au bout d'un moment. Pas de majuscule, aucune distinction entre noms propres et noms communs, absence de mise en forme classique pour signaler les dialogues... C'est assez particulier. C'est là que je me rends compte que je suis tout de même beaucoup plus sensible aux règles et codes conventionnels de l'écriture que je ne le pensais. Déviez-en d'un iota et je m'y perds !^^

Ça passe plutôt bien en réalité. En dehors de cela, l'écriture est agréable, sobre, efficace, le fond est intéressant, bien traité, il y a même un certain humour et des moments drôles, mais impossible (pour moi) à lire d'une traite, et sur la longueur, ça peut être étouffant, épuisant, assommant. J'avais l'impression que c'était interminable. Je n'ai pas bien compris l'intérêt de ce style narratif. Je ne l'ai pas trouvé confortable et le récit m'a paru trop long pour l'apprécier (il ne fait pourtant que 200 pages...).

Nous sommes à Bragança, au Portugal. Les "héros" de cette histoire sont des gens ordinaires, un peu paumés, au quotidien ingrat, des gens transparents dans nos sociétés, qu'on met rarement en avant dans la fiction. Des femmes de ménage, des immigré russes, qui rêvent leur vie et survivent de leurs rêves.
Il y a un certain désespoir qui suinte toute le long, qui évoque le vide du sens de la vie, et en même temps, il y a une certaine envolée, la vie est là. Ce n'est pas un récit pesant, il y a même un certain humour. C'est la vie brute, rude et dure, mais sans "violence".
Cela dit, même si il y a quelque chose d'indubitablement intéressant chez ces personnages, qu'on pourrait s'y attacher, qu'ils pourraient nous toucher, j'ai fini par ressentir indifférence, détachement et désintérêt sur la longueur. 

Je déteste en fait sentir en cours de lecture que le récit ne m'apporte rien, que j'ai l'impression de lire du blabla sans fin, qui ne me touche pas, ou alors ponctuellement, qu'il n'y a pas de rencontre entre le livre et moi, alors qu'au fond, il y a quelque chose de plus profond dans ce récit inédit, original, authentique, qui aurait dû me parler, me toucher.

Un joli passage tout de même que j'ai retenu, et la fin m'a tout de même plu. Un récit qui se termine tout en cohérence, et dont la fin imprime une certaine beauté tragique dans nos esprits.
Malgré tout, mon sentiment le plus fort, c'est que tout cela n'avait pas besoin d'être aussi long.^^ 


L'avis plus convaincu de Séverine.

L'auteur
Valter Hugo Mãe est né en Angola en 1971 et vit actuellement au Portugal. Poète, musicien et performer, il a reçu le Prix Saramago pour son premier roman.

12 commentaires:

  1. Chouette, je passe (metailié a d'autres tentations, hélas, j'en ai noté!)

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    1. Oui, que de tentations chez eux ! Très peu de prise de risques en s'aventurant chez eux, mais bon, ça ne peut pas être un coup de coeur à tous les coups.;-)

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  2. Tu m'as donné envie de le lire : je le note vite fait ! :)

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    1. Hahaha, j'en pleure de rire !!;-) Attention, je n'ai pas dit que j'ai détesté, hein !:-) Juste que j'ai l'impression d'être passée à côté et que j'ai trouvé ça bien longuet. Et tant mieux si tu le notes, d'autres ont franchement apprécié, pourquoi pas toi ?:-) Et je suis curieuse de plus d'avis sur ce roman un peu hors du commun.

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  3. J'ai passé mon tour sur ce titre et je suis persuadé que j'ai bien fait ;)

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    1. Je ne sais pas, je ne sais pas, ça se trouve, ça t'aurait plu.:-) Difficile à dire avec un livre de ce genre.

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  4. Mouais, suivant ta description de l'écriture, cela dévie tout de même vachement plus que d'un iota !!! Je passe of course !

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    1. :-) C'est vrai. Et en même temps, c'est juste une question d'absence de majuscule quand j'y repense bien...

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  5. d'après l'extrait que tu as scanné, je sens un goût prononcé de l'auteur pour les logorrhées interminables.

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    1. En réalité, l'écriture est fluide et le propos loin d'être vain. Il n'y a aucune démonstration stylistique autre que cette originalité voulue dans la mise en forme un peu spéciale du texte, l'absence de majuscules en particulier. On a l'impression du coup que le texte que ne respire pas, que c'est un flot de paroles sans fin, mais la ponctuation est bien au rendez-vous.

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  6. Bon, je passe sans regrets...

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    1. Qui sait, tu aurais peut-être su davantage apprécier que moi ?

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